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Arc en Si Elles
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15 octobre 2018

La culpabilité n'est plus un vilain défaut

Marre de culpabiliser parce que vous culpabilisez ! Bienvenue. En réalité, culpabiliser est naturel, humain et incontournable. Alors inutile de vous ronger les sangs, pour ne plus culpabiliser. Assumez !

" Mère célibataire, je craque sur un nouveau Jules, ca ne m'était pas arrivé depuis… 2 ans, et je suis moins disponible pour ma fille" culpabilise Vanessa. " Quand on fait quelque chose on le fait bien", susurre une petite voix aux oreilles de Camille. Du coup, si elle ne se donne pas à 300 % pour les fêtes de Noël, elle culpabilise. Mais au fait c'est quoi la culpabilité ?

Le sentiment de culpabilité

culpabilite 2

 " Le sentiment de culpabilité est une émotion élaborée par la pensée, de type cognitif" explique Catherine Aimelet-Périssol, thérapeute et docteur en médecine. C'est un processus assez standard, qui comporte plusieurs degrés. Ca peut aller d'une culpabilité modérée, à une autre plus envahissante qui peut même être source de dépression.

La première est somme toute banale. Il fait un temps de rêve et Julie doit déjeuner avec une amie qui vient de divorcer. Elle prétexte un trop plein de travail pour annuler son rencard… et flâner le nez au vent. " Il y a des chances que la culpabilité vienne la tenailler et l'empêcher de profiter pleinement de ce moment" décode notre expert. C'est inconfortable et la culpabilité va alors mobiliser notre énergie pour "réparer" et rattraper le coup, comme on dit.

Et puis il y a celle qui ronge. Après une rupture, alors que son partenaire est au chômage et au trente-sixième dessous, par exemple. " Elle peut alors être source de drame et ne plus vous quitter" alerte la thérapeute.

Ca vous fait de la peine !

Votre petit dernier vous demande de ne pas aller à ce rendez-vous, il a un peu mal au ventre. Votre Jules est déçu que vous fêtiez son anniversaire du bout des lèvres, suite à une dispute la veille… " Dans la culpabilité, nous éprouvons tout un florilège d'émotions, dont la principale composante est la peine", affirme Catherine Aimelet-Périssol.

Certains la ressentent de façon très corporelle, comme une tension ou une baisse d'énergie, d'autres ont le sentiment d'une faute à réparer. Dans tous les cas, elle cherche à mobiliser votre énergie pour y remédier.

Un atout relationnel

La culpabilité est vécue comme une intruse, dont on cherche à se débarrasser. Pourtant, elle est utile ! Un peu comme la colère ou la peur qui nous alerte, elle a une fonction précise. " C'est un atout relationnel, elle nous pousse à observer les expressions de notre entourage, afin de décoder les effets de notre comportement" avance notre expert.

Vous avez oublié de fêter la fête des mères à votre maman ; vous allez lire sa déception sur son visage ou dans sa voix, et sans doute culpabiliser. C'est une sorte d'apprentissage dont vous allez garder une trace pour éviter par la suite de reproduire ce comportement. La culpabilité sert au "vivre ensemble" ; elle permet d'éviter de nous faire du mal les uns les autres.
" Si nous ne la ressentions pas, nous ne saurions rien des conséquences de nos actions ou de nos paroles sur autrui" poursuit Catherine Aimelet-Périssol. Elle nous met en contact avec "la peine" que ressent l'autre et pourrait même être l'antichambre de la compassion, si elle est bien utilisée.

Apprivoiser votre culpabilité plutôt que de l'ignorer

Le réflexe le plus courant, face à la culpabilité, est de vouloir s'en défaire. Le comble est de réagir émotionnellement et négativement à sa propre culpabilité. " On est pris entre ce qu'on ressent et le désir de ne pas le ressentir" explique Catherine Aimelet-Périssol. C'est la "patate chaude" qu'on essaye de refiler à l'autre, et qui va fatalement favoriser conflits et autres tensions relationnelles.
Vouloir s'en libérer sans essayer d'en saisir le message peut être contre-productif. Plus nous cherchons à maîtriser ce que nous ressentons, et plus le système s'emballe. Quand nous rejetons la culpabilité, ou que nous la subissons, elle va à coup sûr nous envahir.

La prendre en compte est nécessaire pour "redresser la barre". " C'est dans le « être ensemble » que la culpabilité se transforme" assure la thérapeute. La question est : " Qu'est-ce que nous pouvons faire de ce qui vient de se passer ?". Nous avons tous des ressources et des aptitudes pour y répondre, à condition de prendre en compte ou de mieux connaître ce qui blesse l'autre.

Une autre clé importante est d'essayer d'écouter dans cette sensation de drame intérieur, l'histoire qui se joue aussi pour nous. Nous sommes toujours deux ou plus à "créer" une situation vécue comme difficile. Paradoxalement, la culpabilité, même si elle est perturbante, permet de trouver du sens. Alors on peut arrêter de se donner mauvaise conscience pour un oui, pour un non.

 

Catherine Maillard

Source : http://www.doctissimo.fr/html/psychologie/bien_dans_sa_peau/15880-culpabilite-se-sentir-coupable.htm

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