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25 janvier 2019

L'essentiel sur le prolapsus...


Prolapsus-uterin

 

Quand parle-t-on de prolapsus ?

Quels sont les symptômes de cette affection ?

Sujet largement méconnu, les descentes d'organes (ou prolapsus féminins) sont loin d'être rares. 

 

 

Communément appelés "descentes d'organes", les prolapsus représentent une complication gynécologique fréquente. Au quotidien, le prolapsus génital peut se révéler gênant et inconfortable.

 

Qu'est-ce qu'un prolapsus ?

 

On parle de prolapsus, appelé communément "descente d'organes", lorsque l'utérus, l'urètre, la vessie ou le rectum ne sont plus soutenus et s'effondrent. En effet, les organes présents dans la cavité pelvienne de la femme sont maintenus grâce à un ensemble de muscles, de ligaments et de fibres appelés le plancher pelvien. Lorsqu'ils se relâchent ou se distendent pour quelque raison, les organes descendent alors peu à peu, de manière transitoire ou permanente. 

 

Les organes pelviens concernés par le prolapsus uro-génital sont :

 

  • L’utérus (appelé hystérocèle) ;
  • La vessie (appelé cystocèle) ;
  • Plus rarement le rectum (appelé rectocèle).

Prolapsus utérus

Une maladie fréquente touchant surtout les femmes

 

Le prolapsus génito-urinaire est une maladie qui concerne majoritairement les femmes (elle existe chez l'homme mais reste exceptionnelle). Elles peuvent être concernées à tout âge, mais la fréquence des prolapsus augmente avec l’âge, notamment avec la ménopause. Bien qu'extrêmement taboues, ces descentes d'organes sont loin d'être rares. D'après le Pr. Jacquetin, "au cours de sa vie, une femme a 11 risques sur 100 de devoir se faire opérer d'un prolapsus".1

 

La proportion de femmes atteintes de prolapsus restait jusqu'alors difficile à déterminer, mais une étude hollandaise présentée lors du Congrès ICS-IUGA (International Incontinence Society - International Urogynecological Association) a apporté des éléments nouveaux2 : 2 750 femmes âgées de 45 à 85 ans ont été contactées par courrier pour répondre à des questionnaires concernant les troubles vésico-sphinctériens et recto-anaux.

 

La moitié d'entre-elles a répondu et 653 choisies au hasard ont accepté d'être examinées. Résultat : près de 40 % des femmes âgées de 45 à 85 ans auraient un prolapsus cliniquement significatif (stade 2,3 et 4). "Attention, cela ne veut pas dire que toutes sont handicapées par cette maladie. Comme pour l'incontinence, on doit distinguer les formes qui occasionnent réellement une gêne. Dans ce cas, on peut supposer que les chiffres oscillent autour de 10 à 15 %. Une proportion qui est loin d'être négligeable", conclut le Pr. Jacquetin.

 

Causes et facteurs de risque 

 

Il existe plusieurs facteurs qui peuvent causer ou favoriser la descente d'organes : 

 

  • Les accouchements difficiles, surtout en cas d'utilisation de forceps ou de traumatisme périnéal sont de loin, le premier facteur prédisposant ;
  • L'âge et la ménopause : en raison de la baisse des œstrogènes, les tissus perdent de leur élasticité et n'assurent plus aussi efficacement leur rôle de soutien des organes ;
  • Les interventions chirurgicales dans la région du bassin ;
  • Certaines activités professionnelles qui imposent le port de lourdes charges
    • et la station debout prolongée ;
    • Enfin, la génétique : les femmes souffrant de prolapsus (particulièrement à un jeune âge) ont souvent des mères qui ont eu, elles aussi, un prolapsus.

    Symptômes 

    Selon la classification de Baden et Walker3, il existe 4 stades du prolapsus :

    • Stade 1 : intra-vaginal ;
    • Stade 2 : affleurant la vulve ;
    • Stade 3 : dépassant l’orifice vulvaire ;
    • Stade 4 : prolapsus totalement extériorisé.

    Il existe des formes asymptomatiques, surtout dans les prolapsus débutants. Cet affaissement peut se traduire par une sensation de pesanteur dans le bassin, une gêne lors de la marche, une fatigue, des fuites urinaires lors des efforts (incontinence d'effort). Dans les cas les plus évolués, le col de l'utérus est visible, à la vulve.

    Diagnostic et examen médical

    Dans les formes extériorisées de prolapsus, le diagnostic est aisément posé par la femme elle-même. Lorsque la pathologie n'a pas atteint un stade aussi avancé, et que la prolapsus reste intra-vaginal ou dépassant à peine de l'orifice vulvaire, l'examen gynécologique suffit généralement à confirmer le diagnostic.

    Dans les formes débutantes ou intermittentes, un interrogatoire et un examen clinique rigoureux sont nécessaires. "L'interrogatoire de la patiente est essentiel, pour notamment préciser les facteurs de risque, le degré de la gêne fonctionnelle et l'existence de signes urinaires ou ano-rectaux associés. Le médecin cherchera à l'interrogatoire si la patiente a subi des accouchements multiples ou difficiles et d'éventuels antécédents de chirurgie pelvienne. Son examen par toucher vaginal et au spéculum vise à identifier les organes concernés par la chute (ptôsés), au besoin en demandant à la patiente de fournir un effort de poussée" précise le Pr. Jacquetin.

    Traitement 

    Il faut savoir que les prolapsus qui ne donnent pas des symptômes peuvent ne pas être traités. Sinon, le traitement se fera en fonction du stade du prolapsus. 

    Pour les formes débutantes

    Des solutions peuvent être proposées :

    • Des mesures hygiéno-diététiques : perte de poids, traitement de la constipation... ;
    • La mise en place d’un pessaire (dispositif introduit dans le vagin, destiné à remédier aux déviations de l'utérus) peut être une solution en cas de contre-indication ou du refus d’une intervention. Il est utilisé parfois de façon temporaire pour mimer l’effet d’une intervention et prédire ainsi le résultat fonctionnel négatif ou positif ;
    • La rééducation périnéale permet d'améliorer le soutien musculaire des organes. Cependant, elle ne corrige pas les prolapsus mais permet de stabiliser son évolution, repoussant parfois le recours à la chirurgie. 
    Pour les formes avancées

    La chirurgie du prolapsus tente de restaurer un bon équilibre de cette zone, en faisant appel autant que possible aux tissus de la patiente. L'intervention peut

    avoir lieu par voie abdominale, le plus souvent cœlioscopique, ou par voie vaginale. Pour en savoir plus, découvrez l'interview du Pr. Jacquetin "Descentes d'organes : des solutions existent !".

    Avec les deux types de techniques, les rapports sexuels sont possibles dès cicatrisation et après un mois. Le risque principal est la récidive car les prolapsus sont dus à un vieillissement des tissus. Il faudra donc éviter après l’intervention les efforts importants comme soulever des valises lourdes, des meubles, ou encore la constipation.

    Le scandale des prothèses Prolift

    Il faut savoir que les prothèses vaginales comme le Prolift, mises sur le marché en 2005, ont très vite engendré des problèmes sérieux, voire graves car ils ont un effet de cisaillement des tissus. Pour cette raison, il a été interdit aux États-Unis en 2012 après que plusieurs femmes aient obtenu des millions de dollars d’indemnisation. En France, il a été retiré du marché en 2013.  

    À noter : le traitement de l’incontinence urinaire d’effort peut être associé à celui du prolapsus ou réalisé isolément pour une fuite d’urine sans prolapsus.4 Ce traitement repose sur la mise en place d’une bandelette sous le canal de l’urètre qui conduit l’urine de la vessie à la vulve. Cette intervention se fait sous anesthésie locale ou locorégionale en hospitalisation d’une journée ou deux.

    Des solutions préventives et curatives pourront redonner une bonne qualité de vie aux femmes atteintes de prolapsus. En cas de doute, n'hésitez pas à consulter !

    Ecrit par:

    David Bême

    Rédacteur en chef Doctissimo

    Source : http://www.doctissimo.fr/html/dossiers/descente-organes/8040-prolapsus-descentes-organes-essentiel.htm

 

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